Riesling et Riesling
Perdre de si peu...on se prend à regretter une belle volée...bon faut quand même faire le compte rendu...
On nous avait prévenu, les riesling allemands et français sont très différents! Quelle vérité!
Avant de parler plus en détail de cette dégustation, une petite mise au point s'impose. La dégustation a été organisée par Frédéric, notre trésorier. Vous savez, celui qui répète inlassablement "oui, 10 euros", "les chèques à l'ordre de CE astrium" (au fait, il préfère les chèques aux espèces). Bien protégé derrière sa caisse en fer, il veille au bon compte de la section. En bon amateur de vin alsacien, il a patiemment sélectionné et cherché les vins que nous avons dégusté. Voilà, ce paragraphe est entièrement dédié à Laura :-)
Revenons donc à notre pétrole. Oui au pétrole, arôme caractéristique de ce cépage ; le terme plus savant étant empyreumatique. Autant être clair, on l'a pas trouvé, ou très peu. Nos vins, de hautes volées, ont montré une complexité certaine, cachant certainement ce stéréotype olfactif.
Nous avons pris le parti de commencer la dégustation par les Riesling Allemand, globalement plus jeunes, même si leur taux de sucre résiduel s'avère plus élevés (spécialité allemande, où les vins dit "secs" (Troken) ont toujours une quantité non négligeable de sucre résiduel - jusqu'a 8g/l). On aurait peut être dû faire l'inverse, en respectant les classiques de la dégustation : le sucre à la fin. Une bonne raison de recommencer bientot ! :-)
Nous avons donc commencé par le Weingut Maximin Grünhaus - C. von Schubert Grünhaus Abtsberg Riesling Qba Trocken Alte Reben 2010. Une robe paille et un nez franchement sur les agrumes (pamplemousse), des pointes citronnées. En bouche c'est vif et porté par l'acidité. Bien structuré, le sucre arrondit l'ensemble. On aura tous noté le petit residu de CO2 (le coté piquant de la chose). 17€ la bouteille.
On continue dans le Palatinat avec le Weingut Knipser Halbstück Riesling Reserve Spätlese trocken 2004. Du haut de ses 7 ans, la robe est marquée par des reflets dorés. Le nez s'avère plus doux que le précédent, il reste intense, des zestes d'agrumes mais aussi des pointes de fruits exotiques. La bouche est plus "minérale", ça reste vif et tendu, toujours porté par l'acidité. Quelques crevettes thaï ou une sauce safranée devrait le sublimer. 18€. 7 à 8 quand même....c'est ralant
Dernier vin allemand avec Weingut Knipser Dirmsteiner Mandelpfad Himmelsrech GG Riesling Trocken 2002. Deux ans de plus que son prédécesseur, la robe est franchement dorée. Le nez est plus épicé (safran), des notes de miels, de cire, et des effluves florales. La bouche est bien ronde et longue, quelques traces de gingembre en fin de bouche. Ici aussi, un beau crustacé dans son jus bien réduit devrait dévoiler tout le potentiel de ce vin. 29€.
Traversons donc le Rhin pour voir de l'autre coté ce qu'on y fait...on commence par Kreydenweiss Grand Cru Wiebelsberg 2007. Une robe légèrement dorée, le nez plus mentholé, compoté. On retrouve en bouche la pomme à l'eau de vie (calva?). C'est riche et délicat. La sucrosité bien moins présente s'harmonise parfaitement à l'acidité. 23€. Quel match ce Trinh-Duc quand même.
On poursuit avec Zind-Humbrecht - Rangen de Thann Clos-Saint-Urbain Grand Cru 2005. Un des meilleurs vins de ce célèbre domaine. Là aussi la robe est légèrement dorée. Le nez très floral (genet) et des notes de peau de clémentines (pas de mandarines hein !). La bouche est parfaitement équilibrée d'une longueur remarquable. Il y a une cohérence parfaite acidité/sucrosité. un grand vin, y a pas de doute. Ah oui...58€.
Pour finir, on goute le vin de M.Deiss, le Grand cru Altenberg 1998. Ce vin, le plus "vieux" de la soirée est le plus "or" de tous. Magnifique robe. Le nez est très différent : Marrons glacés, oxydé, orange. En bouche on est plus sur le caramel. Comment trouver ce Riesling dans une dégustation à l'aveugle ?! 40€. On sait pas fait voler une pénalité à 5mn de la fin aussi ?
Quelle belle dégustation ! Les différences d'arômes des deux cotés du Rhin, pour un même cépage, sont tout simplement remarquables. On gardera peut être, en simplifiant grandement, le coté dissocié "sucre / acidité" pour les vins allemands et plus de cohérence et de délicatesse coté français. Aucun chauvinisme dans ce jugement, il va de soit.
Allez, c'est sûr, dans 4 ans en Angleterre, elle est pour nous :-)