Compte rendu Initiation aux cépages blancs

Nous voici repartis pour un an, avec une première dégustation consacrée à la découverte des cépages blancs. Cette dégustation est la dernière de notre cycle d’initiation et elle vient compléter les précédentes séances dédiées aux techniques de dégustation et à celle des cépages rouges. On ressort donc les flacons d’arômes pour essayer de retrouver les caractéristiques des vins blancs le plus souvent marqués par des odeurs de fleurs et de fruits blancs, des notes minérales et des arômes empyreumatiques (pour les vins élevés en barrique). Un détail intéressant, si le vin rouge est le vin le plus répandu (et consommé !) en France, il existent beaucoup plus de cépages blancs que de cépages rouges ! il a donc fallu se restreindre pour choisir 6 vins mono-cépage issus de régions caractéristiques (même si le Chenin peut se trouver à Cahors, mieux vaut le choisir dans la Loire pour trouver sa typicité!...). Généralement, on s’accorde à classer les vins blancs en trois catégories : les vins aromatiques (Viognier, Sauvignon, Gewurztraminer), les vins structurés appuyés sur l’acidité (Chenin, Riesling) et les vins ronds appuyés sur l’alcool (Graves, Côtes du Rhone, Provence).

On commence donc par un vin plutôt aromatique, un Muscadet Hermine d’Or 2008 de Jo Landon (10€90 au Tire-bouchon / Toulouse). La robe de ce vin est jaune pâle et limpide. Le nez, assez ténu est marqué par les fruits blancs (arôme de pomme caractéristique du cépage Muscadet ou Melon de Bourgogne), une belle minéralité (pierre à fusil) et des notes florales difficiles à identifier. Par contre on ne retrouve pas les notes de brioche ou de levure, généralement présentes sur ces vins élevés sur lies. En bouche, l’attaque est citronnée, on trouve ensuite une belle rondeur et une finale très minérale, presque iodée (sensation salée qui fait saliver). C’est une excellente mise en bouche avec un vin qui se boit très facilement et qui appelle un plateau de coquillage !...

On poursuit avec un Sancerre 2008 de chez Vacheron (20€50 chez Leclerc / Saint-Orens). On est là sur un Sauvignon, autre cépage aromatique. La robe est également pâle et d’une grande brillance. Le nez est plus marqué, avec des odeurs de fruits mûrs (litchi) et de fleurs blanches. Les notes caractéristiques de buis ne viennent qu’après une aération prolongée. L’attaque est bien marquée par l’acidité mais la longueur reste moyenne. La finale très miellée rappelle les arômes initiaux de fruits très mûrs, faisant de ce bon Sancerre un vin un peu atypique. A boire sur des fromages de chèvre locaux (crottins de Chavignol) ou des salades sucrées/salées.

Place maintenant à l’Alsace, avec un Riesling Grand Cru Kanzlerberg 2002 de chez Sylvie Spielmann (22€ chez Vins & Terroirs / Saint-Orens). Le nez (lourd et complexe) est très classique des notes d’évolution de ce cépage puisqu’on retrouve des notes très marquées d’hydrocarbure, ainsi que des arômes d’écorce d’orange, de marmelade et de tilleul. En bouche, l’attaque est douce (il reste certainement un peu de sucre résiduel, comme il est d’usage dans les blancs secs Alsaciens) mais la finale retombe rapidement (on aurait attendu un vin plus tendu, avec plus d’acidité). A noter cependant des arômes intéressant de tourbe, de vieux whisky sur la fin de bouche. A boire avec une choucroute, pour ne pas faire dans l’originalité !

On revient sur un cépage (très) aromatique, un Viognier 2008 VDP de la principauté d’Orange (cela ne s’invente pas !...) du Domaine de la Janasse (11€ à La Cave Spirituelle / Toulouse). Là encore, on ne peut pas se tromper, c’est un Viognier ! On retrouve des arômes d’abricot (confiture) très marqué. Le nez n’est pas vraiment dans la finesse et la bouche se révèle ronde mais rapidement chaude (14° au compteur). A boire à l’apéritif pour apprécier le fruité du vin et surtout bien frais pour adoucir la chaleur de l’alcool !

On passe ensuite sur un Macon Cruzille, le Clos des vignes du Maynes 2008 de chez Guillot (14€50 au Tire-bouchon). Le cépage de ce vin est le Chardonnay. On retrouve en effet le côté poire ou pomme blette caractéristique de ce vin ainsi que des arômes de brioche (élevage sur lies). Le nez, qui se dissipe rapidement, n’est pas sans rappeler le nez de certains champagne. L’attaque est intéressante, assez tendue par l’acidité. On y retrouve les arômes pomme/poire. La suite est décevante avec un vin qui retombe rapidement en bouche. Ce vin est caractéristique des vins bio non protégé : le bio c’est bien mais on prend des risques sur la stabilité aromatique des vins blancs !… A noter que cette soirée aurait pu être celle ces vins bio, puisque ce vin est le 4^ème de la soirée (après les 3 premiers) à être produit sous le label AB…

On termine par un Chenin de Loire du Domaine de la taille aux loups (Jacky Blot), la cuvée Rémus 2004 (15€ chez Vins & Terroirs). La teinte est dorée marquant une première évolution. Le nez est complexe sur le coing, le pétrole et la pomme, typiques du cépage. En bouche, on retrouve une belle rondeur avec un peu d’amertume et une finale soutenue par l’alcool (sucrosité). C’est un vin de repas, à boire sur un brochet au beurre blanc !

Voici pour cette première dégustation. Elle nous a permis de déguster des vins très différents, illustrant la diversité des cépages blancs français. On espère que cette dégustation vous aura satisfait et on vous donne Rendez-Vous le mois prochain pour une dégustation plus exotique !…