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Les raisins de la raison
4 juillet 2013

Compte-Rendu de la Dégustation du 3 Juillet 2013

Dégustation de vins rosés

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Un petit parfum de vacances estivales et de soleil pour cette dégustation.

Le « Vinum Clarum » : premier vin de l’histoire …

L’étude des représentations les plus anciennes de l’Antiquité (Mésopotamie, Egypte et Grèce) montre que le vin élaboré alors ne pouvait qu’être de couleur claire puisque le raisin qui est apporté sur le lieu de vinification est soit « foulé », soit pressé directement, le vinificateur recueille immédiatement le jus afin de le faire fermenter « en clair ». Sans cuvaison, il était de fait impossible d’obtenir une couleur rouge soutenue. Ainsi nombre de représentations anciennes (vases, mosaïques, bas-reliefs, …) montrent à l’évidence la pratique courante de la vinification en rosé, que ce soit en Egypte, en Grèce ou à Rome. Pendant des siècles, le rosé a dominé largement la production et les échanges. C’est en gros à partir du XVIIIe siècle que la couleur du vin évolue du rosé vers le rouge.

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L’élaboration du vin rosé

Le vin rosé est élaboré à partir de raisin blanc ou de raisin noir à jus blanc selon trois méthodes principales :

- Le rosé de macération : on encuve comme pour un rouge mais la macération sera beaucoup plus courte (maximum 24heures) ce qui laisse juste le temps à la peau du raisin de colorer son jus. Ce type de rosé est élaboré à partir d'une vendange de raisins noirs mise en cuve afin que les baies libèrent la pulpe, la peau, les pépins et le jus de raisin. Durant cette courte période de cuvaison, les pigments et les arômes contenus dans la pellicule du raisin imprègnent le jus et le teinte au point de donner sa couleur au rosé. On presse alors le moût pour séparer la partie solide (peau, pépin) du jus que l'on met seul à fermenter à basse température (18 à 20°C) pour préserver au maximum les arômes.

- le rosé de presse : on presse les raisins comme pour faire un blanc et c’est alors la pression exercée et l’écoulement du jus sur les peaux qui colorent le moût. Une fois le jus récolté, il est mis en cuve et la fermentation débute. Dans ce cas, le rosé possède une robe plus claire, de couleur saumon, que le rosé de macération.

- le rosé de saignée : Le rosé de saigné est obtenu à partir d'une vendange mise en cuve, comme pour le rosé de macération, mais destinée à produire du vin rouge. Après quelques heures de macération, on libère une partie du jus contenu dans la cuve et qui a déjà pris une teinte rosée, pour le vinifier à part. Le reste de la vendange est quant à lui laissé dans le cuve initiale afin de produire du vin rouge.

Description de la robe des vins rosés :

Pour les vins rosés ; la coloration est un souvent un critère commercial important mais il est difficile d’y voir clair dans la terminologie … 

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Les rosés peuvent être décrits par une intensité ou une nuance de la couleur rose (pâle, gris, violacé, orangé…) et avec des termes faisant appel à des objets de même couleur (abricot, saumon, framboise…).

Un exemple de nuancier :

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La dégustation :

Vin 1 : Côteau du Languedoc La Clape, Domaine de Sarrat de Goundy, Cuvée Planteur 2012

Cépages : 60% grenache, 40% cinsault

Un vin de couleur claire et brillante (pêche, pétale de rose ou œil de perdrix). Un nez assez expressif de bonbon anglais et de banane.

En bouche une acidité marquée, une attaque fraîche et des arômes assez fruité de groseilles et de framboises (avec une sensation d’arômes un peu artificiels). Un vin plutôt long en bouche, tenu par une combinaison à la fois acide et sucrée.

Un vin typé plutôt moderne et qui n’a pas beaucoup séduit.

Vin 2 : Corbières, La Voulte Gasparet 2011

Cépages : 50% Grenache, 30% Mouvèdre, 10% Syrah, 10% Carignan

Un vin de couleur plus soutenue que le précédent (pomelo, saumon). Au nez les arômes sont assez surprenants : sucré, fruits exotiques : mangue et ananas (un peu semblable à certains Jurançon).

En bouche le vin a plus de consistance et de volume en première bouche que le précédent. Le vin est assez chaud (alcool), aromatique, frais et acidulé (avec moins d’acidité que le précédent néanmoins) et un peu court en bouche.

Vin 3 : Bandol, Château de Pibarnon 2012

Cépages : 50% Mourvèdre / 50% Cinsault

Un rosé assez clair sur des nuances un peu saumonées. Un nez assez fort, végétal (buis mouillé ou « pipi de chat ») et fruité (pêche de vigne).

Un rosé assez « classique », relativement long avec de la finesse et un côté un peu mentholé avec néanmoins moins de volume/complexité que le précédent. Un rosé finalement assez classique à un prix plutôt élevé.

Vin 4 : Côtes de Provence, Clos Cibonne, Cuvée spéciale des Vignettes 2010

Cépage original : composé de 90% de tibouren (cultivé sur les coteaux du Tibre dont il tire son nom, il débarqua dans le Sud de la France avec les Romains)et de 10% de grenache

Le vin est issu de l’agriculture raisonnée, élevé dans de vieux foudres et a un caractère bien trempé ! Sa robe est d’un beau rose soutenu, lumineuse et orangée/tuilée. Au nez, des arômes de fruits confits, de pâte de coing, de fruits à l’eau de vie (pruneaux), de noix grillée et de vanille sont présents. En bouche, l’attaque est fraîche avec une belle amplitude. Puis viennent des arômes plus complexes avec beaucoup de texture en bouche (gras, fraicheur et longueur) : des saveurs de fruits secs, de prune à l’eau de vie et des notes épicées.

Un rosé original, intéressant et plutôt gastronomique à associer à une viande blanche ou une bouillabaisse.

Vin 5 : Côtes du Marmandais, Elian Da Ros, Chante Coucou 2009

Cépages : Merlot/Malbec/Abouriou/Cabernet Franc

Vin bio, 80 % de la vendange sont pressés directement (Abouriou, Malbec et Syrah) et 20 % proviennent d’une saignée de rosé (Cabernet Franc et Merlot). Le vin est vinifié puis élevé 16 mois en foudres. Cette vinification sur lies apporte du gras et des arômes fermentaires au palais.

Un OVNI parmi les rosés !

La couleur se rapproche presque des Clairets bordelais. Au nez des arômes vanillés et fruités (fruits noirs : griotte, cassis). En bouche, un côté pétillant/piquant prononcé (gaz carbonique résiduel) prédominant. Les saveurs sont ensuite assez fruité (fruits rouges) avec un certain volume.

Commentaires de dégustation par Elian Da Ros :

« Ce rosé est issu d’une fermentation lente en foudres de chêne, il a été élevé et tiré en bouteilles sur lies fines. La légère présence de gaz carbonique est donc naturelle, elle apporte au vin fraîcheur aromatique, originalité et caractère. Vin coloré, fruité et friand. »

Un vin original pour le côté pétillant, apprécié très différemment selon les personnes.

Vin 6 : Côtes du Rhône, Domaine Lafond, Rose Absolu 2010

Cépages : 60% Grenache, 10% Cinsault, 10% Syrah, 5% Carignan, traces de Clairette, Picpoul, Bourboulenc, Mourvèdre

La couleur du vin est très soutenue presque rouge. Le nez exprime des arômes de fruits mûrs, de cerise confite et réglisse. En bouche, on retrouve des arômes classiques de fruits et un peu d’épices. Le vin est chaud (alcool très présent) et manque un peu de fraîcheur, de vivacité et de volume. 

Signé Jérôme Tronc

Bonnes vacances d'été et

Merci encore à Bertrand pour nous avoir sélectionné les vins et avoir eu la gentillesse d'être allé chercher le pain au pas de course! :-)

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  • ...ou la raison des raisins, ça dépend des fois. Que les raisins ou la raison l'emportent, c'est ici que l'on prolongera nos moments de convivialité. Vous trouverez donc sur ce blog toute l'actualité de notre pétillante section !
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